Nouvelle et
chronique de voyage :
Scènes du village
Ce matin, du 31/01/2013, Un jeudi, jour du Souk Zghira Bni Rabiaa, au-dessus du
barrage Al Wahda, dont nous pouvions contempler la beauté et la grandeur, on
dirait bien une mer.
Avec le soleil qui se levait lentement, sur la surface, contiguë à la mince
route traversant le village, sur une pente douce, s’installaient les tentes de
différentes formes, les marchands déballaient les gros sacs en fibre de leurs
marchandises.
À cette heure très matinale, la vie commençait à animer la place, les gens
s’affairaient à la préparation d’un jour de marché hebdomadaire avec des gestes
habituels. Ici, se rassemblaient tous les habitants des régions avoisinantes.
On y venait à dos d’animaux de somme ou à pieds ou prenant ces camionnettes
(Mercedes 207,…), les seuls moyens de transport, en vigueur encore aujourd’hui.
La campagne, de l’autre côté du Souk, une colline d’oliveraies donnait au
paysage toute une couleur pittoresque, sous un ciel bleu et serein de fin
Janvier. L’accoutrement des femmes était des plus singuliers, toutes ou
presque, portaient, nouée autour du bassin, une sorte de longue serviette en
coton artificiel, rayée en rouge et en blanc jaunâtre, certaines portaient une
“Taraza”, sorte de chapeau en paille, en guise de parasol. Elles étaient bien
couvertes, du foulard aux chaussettes. Sur le visage, les signes bien marqués
du dur labeur qu’elles devaient assumer à la campagne.
Les
signes non-trompeurs de la difficile condition des femmes dans le milieu rural!
La
plupart des hommes portaient des djellabas aux couleurs fades, en enfouissant
leur tête dans les capuchons, bien que le soleil ait été déjà levé et qu’une
température tempérée régnait.
À la
terrasse du Café où je m’installai, je pouvais profiter d’une vue imprenable de
la mince route qui descendait, traversant, le petit village et du Souk,
installé là- peut-être avant la construction du Collège où travaillait ma fille
en tant que professeur de français, depuis deux ans déjà.
Vers
le coup de midi, la chaleur monta d’un cran, les gens commencèrent à affluer en
grand nombre sur le souk qui devenait au fur et à mesure une sorte de lieu de
pèlerinage où les gens et les bêtes,- que des ânons (les bourricots de petite taille
qui se ressemblaient tous!), se côtoyaient, des différents côtés du marché.
Soudain, comme si on avait secoué une fourmilière, une foule se précipita, en
courant derrière un jeune homme : voleur à la tire qui ne fut rattrapé qu’à la
sortie du souk, d'en dessous des oliviers de la colline d’en face.
On le ramena et l’attroupement se gonfla de plus en plus de badauds et de
curieux, mais surtout de personnes criant, gesticulant et vindicatives, elles
ne cessaient d’asséner des coups de poings et des gifles de partout au petit
délinquant.
Les yeux hagards, il tentait de s’agripper aux vêtements d’un personnage
-représentant des autorités locales, peut-être, - pour ainsi fuir une scène de
lynchage collectif ou une sorte de tribunal populaire !
On finit par engouffrer l’infortuné dans une Mercedes Benz 207 Orange, afin,
sans aucun doute, de le ramener au Centre de Gendarmerie sis près du Barrage, à
quelques kilomètres de là.
Abdelmalek
Aghzaf
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