mercredi 8 mai 2013

Chronique du corps : langage des gestes,


                Chronique du corps : langage des gestes,
     


L'œil, de son regard curieux balaya le champ de vision à 360° à la ronde, des paysages hétéroclites, statiques - comme peints d'une main d'artiste de génie sur une toile grand format.

De la nature morte,...

Collines aux versants tachetés d'Arganiers avec quelque troupeau de joyeux caprins tout autour.

Regard vertical sur des poules picorant dans un espace nu de terrain vague où seuls deux chats se hasardèrent, en bonne intelligence, tout près de la volaille heureuse, afin de goûter aux victuailles du hasard.

Au loin, on devinait l'océan bouger lentement dans son mouvement perpétuel de marées basses et de marées hautes faisant fi des manœuvres des bateliers ou des pollueurs de tous les horizons.
 Le bras se remuant car un doigt voulait gratter une partie du front : la racine d'un CIL qui vint de quitter sa place, une fois pour toute, de sous le sourcil droit. Tout le corps - frémissant  dans un mouvement imperceptible - acquiesça le geste du doigt gratteur.

 Un bonheur cutané dont on ne pouvait se passer quelque ait été la situation.


L'oreille perçut le passage d'une brise à travers les feuillages touffus du tilleul centenaire d'en face, un sifflement au timbre triste - tel celui du train : "Le Minuit-Express". Le bruissement aigu des feuilles et le son de la brise qui les traversait ne pouvait qu'évoquer le sifflement infernal de ce train-là !
Le souvenir, l'évocation, l'association des idées donnèrent à l'instant la teinte qu'il fallait, procurèrent au moment la musique d'accompagnement qui y allait.
Ainsi fut née la sonate du Crépuscule et la muse souffla dans les Cors ; sur la feuille lactée ou lactescente et inerte naquit la Parole et l'inspiration joua avec l'orchestre des mots le morceau sublime de la musique éternelle de cette Nouvelle dans sa brièveté incommensurable.

Abdelmalek Aghzaf, Lakhsass, Souss Draà, le 10/4/2013.