mardi 15 octobre 2013

Article édité sur mon mur de facebook

Retrouvailles Journal partagé Aujourd'hui, à 9h 35, je reçus un e-mail de mon ami Christian Régnier me faisant savoir qu'il sera à Fès, du vendredi 18/10/2013 au lundi 21/10/2013. Il aimerait me voir et me demande mes n°x de téléphone pour fixer un rendez-vous. Il m'a envoyé le sien au Maroc: xxxxxxxxxx. Cela tombe avec la fête de l'Aïd. Bonne occasion de renouer avec le passé, les bons souvenirs, les bons moments passés au Maroc et en France. Le temps des échanges culturels méditerranéens et le jumelage de nos deux lycées : Moulay Slimane - Fès - et Diderot - Lyon. Temps d'or, temps des cerise,...! Il y a eu un vrai labeur, mais qui ne manquait ni de plaisirs ni d'enseignements. Les voyages en France et en Tunisie furent, pour moi, une expérience très riche à plusieurs titres. Si les voyages instruisent l'homme, pour moi , il en est bien vrai. J'ai beaucoup appris, aussi bien au niveau des rapports humains, des valeurs humaines, des US et des modes de vie d'autres peuples. Cela ne me serait pas possible, si je restais sur place à Fès, ou au Maroc, en général. les livres, les mass-médias et les nouvelles technologies restent des moyens virtuels qui ne peuvent remplacer le vécu : vivre vaut mieux qu'entendre ! Pour les idées, la pensée, les livres m'étaient, depuis l'enfance, la source du Savoir sans aucun doute. Ils le sont toujours, avec un plus : les nouvelles technologies. J'ai des difficultés à m'en décrocher si facilement. le livre me livre les secrets du monde. Il m'ouvre les voies "impénétrables" de l'univers et sa connaissance, de la Création divine et de la rédemption. La lumière est toute cette connaissance du Moi et du monde. Sans le livre, il me semble qu'il est bien douteux de se frayer le bon chemin dans la pénombre de l'ignorance. Il n'y a pas pire que l'ignorance. Pourquoi ne pas dire qu'elle est sûrement la mère de tous les maux dont souffrait et souffre encore aujourd'hui la société humaine. Le livre me permet d'entreprendre des périples de par la pensée à travers l'espace/temps, les idées, les personnages et les intrigues des œuvres classiques, les sensations, les méditations de la poésie classique et moderne. Le livre me reflète, parfois, la réalité avec toute sa beauté ou avec toute son horreur. Il y a des livres qui vous imprègnent tout à fait, comme il y a des livres qui vous imposent une distanciation avec le texte ou avec les idées qu'ils vous dispensent. De toutes les manières, vous avez bien un choix à effectuer, ou vous suivez l'auteur ou vous en prenez distance. Le livre est comme la vie, à vous de décider quoi faire avec ce qu'on vous présente. Mais le livre n'est pas un code de conduite à suivre ni une charte de recommandations de tâches à exécuter à la lettre. Le livre est une sorte d'embarcation que vous prenez et qui vous porte si loin du lieu où vous vous trouvez, en haute mer, en aventure, à la découverte des espaces inconnus. Vous pouvez vous fier au capitaine, lui, il sait où aller, où accoster et comment éviter tous les aléas de la navigation. Il y a très longtemps, on transportait des livres comme si on transportait des stupéfiants. Le livre était bien source de beaucoup de mouvements sociaux, de beaucoup de révolutions, enfin de changements dans l'évolution des peuples, de la société humaine, et ce, depuis l'avènement des Saintes Écritures. Le livre, comme source de Lumière, pouvait éclairer les esprits, comme il pouvait entraîner les hommes à s'entretuer, à s'élever, les uns contre les autres. Toutefois, il fut bien le moyen de transmettre la parole de Dieu, le Savoir et la Connaissance. Le Coran a bien illustré le phénomène du livre tout au début de la Révélation de l'islam. "إقرأ" "Iqra'e" ou "Lis", Dieu s'adressant au prophète Mohammed, à travers lui, aux hommes, en général. La lecture ou l'étude, en ce qu'elle a de profondément significatif, pour les hommes, connaître ou savoir ou apprendre était et est toujours la voie vers la Lumière de l'esprit. La transmission du savoir restera le meilleur acquis qui permettra aux Terriens de perpétuer la civilisation humaine dans l'univers. Comme sont bien grands le plaisir et la joie de découvrir d'autres mondes, du passé et du présent ! L'illumination de l'esprit, l'ouverture des horizons, la plénitude de l'espace et le sentiment de dominer le temps permet à l'homme de revivre ce bonheur, qu'on risque d'oublier très souvent,de l'enfant qu'on était - et qui est en nous - le jour où nous avons découvert pour la première fois l'écriture, l'alphabet, la lecture, le sens des mots et les chiffres : symboles qui paraissaient incompréhensibles et indomptables, au bas âge. Le rêve après la découverte persiste très longtemps. Voyageons donc, quand cela nous est possible et rêvons. Le rêve est aussi l'espoir et l'espérance. https://www.facebook.com/photo.php?fbid=10151709698913333&set=a.10150493625633333.367916.89449678332&type=1&relevant_count=1

mardi 20 août 2013

Article d'il y a sept ans qui ouvre le débat sur les derniers evenements au Moyen Orient :

http://fr.answers.yahoo.com/question/index?qid=20060721055110AAlAJl5

mercredi 19 juin 2013

Méditations du solitaire heureux,

             

                  Méditations et réflexions :

                     Le solitaire heureux, dans les meilleurs des mondes possibles.

    De toutes les façons, il ne pouvait rien faire, tant les raisons qui l'obligèrent à s'arrêter existaient toujours et même s'il le voulait bien, il serait incapable de tenir devant les imprévus auxquels il ne s'attendait guère et qui étaient plus forts que lui.
    Les choses étaient ainsi, il se laissa aller.
    À quoi bon lutter contre la houle, quand on n'était pas si bon nageur.
Il fallait laisser du temps au temps.
    " Réussit bien qui sait attendre."
    "Patience, patience,..." se contentait- il de répéter, mais sans cesser de se poser des questions - sans être convaincu d'aucune réponse -
    Il ne savait pas pourquoi ni comment il s'arrêta tout d'un coup ; lui, qui croyait pourtant qu'il était si bien fait pour cette besogne, depuis déjà très longtemps !
    Cependant, il n'ignorait pas qu'à chaque chose un début et une fin et qu'il fallait s'y attendre. Tôt ou tard, cela devait arriver inéluctablement.
    Même quand on disait que la vie avait un sens, ce ne pouvait être que relatif. Tout dépendait en fait de la situation dans laquelle on se trouvait ; l'État d'âme et le taux de positivité des énergies auxquelles il avait affaire ou auxquelles il faisait face.
    Il parvint quand même à se résigner, en croyant - comme ses ancêtres - en l'effet révolutionnaire des étoiles et de tous ces corps célestes qui avaient très probablement une influence sur l'astre bleu : la terre et sur tout ce qui y vivait.
    Comme les cycles des saisons, sa verve et son inspiration allaient retrouver leur cours normal.
Il n'avait qu'à y penser plus profondément pour que la joie et le bonheur intérieur (forces essentielles à sa survie) reprennent le dessus et que sa vocation reprenne sa voie.
    Il n'avait plus aucune autre alternative que l'attente raisonnée, la plainte et le doute ne servaient plus à rien.
    Dans l'attente de ce déclic nécessaire et de ce Graal escompté, il se laissa aller.
Une brise si légère secoua doucement les feuillages des platanes et des mûriers. Le lourd nuage gris disparaissait lentement derrière les crêtes perceptibles à l'horizon, cédant aux lumières étincelantes et disparates de  la voûte céleste, omnisciente, du crépuscule.
    Ce moment du coucher du soleil et la tombée de la nuit où les lumières étaient en leur froideur donnait à l'esprit une sérénité presque divine, un calme qui ne pouvait évoquer que le silence sidéral, pendant une contemplation estivale nocturne.
    Face à cette splendeur de l'univers, toute autre pensée, aussi positive soit-elle, ne pouvait tenir très longtemps. Il finit par chasser toutes ces idées noires et une joie intérieure le submergea de tout son être et commença à fredonner quelques airs, à tel point qu'il s'étonna de ce changement brusque. Il comprit enfin qu'il était heureux d'être là, soi-même, solitaire mais heureux de vivre cet instant irréel.
    Comme par enchantement, tous ses soucis auxquels il pensait toute l'après midi finirent par s'effriter dans son esprit. Il n'en garda qu'une image vague. Après tout, il ne fut pas fait pour être trop rationnel, pensa-t-il, loin de là, lui, rêveur qu'il était, avait un esprit plutôt irrationnel, imaginatif et intuitif.

    Il décida, sur le champ, de ne plus plonger dans l'océan de la réalité avec ses multiples inconvenances, ses difficultés, ses hauts et ses bas, ses mauvaises facettes, ingrates et hostiles.
    Il pensa que la vie était peut-être un mirage sans fin, selon ses dernières lectures à propos de la physique quantique, de la mécanique quantique et de la théorie des cordes.
    Cela valait mieux pour lui que de positiver dans ce sens, dans sa solitude et loin d'autrui.
Toujours est-il que transmettre sa passion est un des meilleurs sentiments humains possibles !
    Transmettre un Savoir, perpétuer cette curiosité humaine et ancestrale de la Connaissance ne pouvait être qu'un bon don du ciel. Une fois on était conscient qu'on en possédait, il fallait tout faire pour en préserver la flamme et l'utiliser à bon escient.
    Cette idée le mit sur la bonne voie : sa vie devait, enfin, avoir un sens !
    Sur terre, une infinité d'êtres humains naissait, vivait et mourait, sans plus. La machine de procréation de l'espèce continuait son entreprise. L'anonymat de la fourmilière. Tout était conçu, depuis l'aube des temps, pour que cela se déroule et se réalise ainsi. Le système fut bien verrouillé.
    Il fallait bien y penser, pourtant.
    Au delà de la grande relativité du savant Einstein et grâce à cette découverte, il fallait -pour les chercheurs- résoudre le problème de la gravité électromagnétique, en ouvrant le champ d'investigation à la réflexion sur "la théorie des Cordes", l'interactivité des mondes.
    Cette possibilité, et non des moindres, permettrait de comprendre l'existence d'une simultanéité des univers dans le temps et dans l'espace.
    On a bien dépassé le voyage dans le temps.
    La théorie de troisième, quatrième et cinquième dimensions sont bien loin.
    La physique quantique et les mathématiques se rencontrent, comme par hasard, avec le monde métaphysique des trois grandes religions monothéistes : la présence d'autres mondes que le nôtre dans l'espace / temps des hommes :
    Les messages bibliques et coraniques, notamment, ouvraient bien des horizons insoupçonnables, depuis bien longtemps. On s'en doutait ; les métaphores des récits des saintes écritures donnaient lieu à de multiples interprétations aussi extraordinaires que plausibles.
    La téléportation qui semblait relever du domaine de la science fiction devait paraître possible rien qu'en se référant au récit de Salomon et de la reine de Sabae : "Balqiss".
    Alors, pouvait-on, encore, douter de l'existence des mondes symétriques ou parallèles? Avec la théorie des cordes, l'homme, au jour d'aujourd'hui, pourrait avoir une certitude, grâce à la physique mathématique et à la connaissance -non encore élucidée totalement- des ancêtres que les phénomènes des O.V.N.I. allait devenir tout simplement une réalité.
    L'homme ne serait point seul, l'unique locataire de l'infini univers. D'autres espèces, plus intelligentes, devraient occuper des mondes et des espace/temps symétriques à celui de l'espèce humaine.
    Les phénomènes des apparitions "furtives" des navettes spatiales et des êtres extraordinaires pourraient être élucidés grâce à la persévérance des scientifiques, chercheurs dans les domaines de la physique et des mathématiques, tôt ou tard, mais cela viendra certainement.
                        
                    Abdelmalek Aghzaf,
                                          Fès, le 10/6/2013.
                                      

mercredi 8 mai 2013

Chronique du corps : langage des gestes,


                Chronique du corps : langage des gestes,
     


L'œil, de son regard curieux balaya le champ de vision à 360° à la ronde, des paysages hétéroclites, statiques - comme peints d'une main d'artiste de génie sur une toile grand format.

De la nature morte,...

Collines aux versants tachetés d'Arganiers avec quelque troupeau de joyeux caprins tout autour.

Regard vertical sur des poules picorant dans un espace nu de terrain vague où seuls deux chats se hasardèrent, en bonne intelligence, tout près de la volaille heureuse, afin de goûter aux victuailles du hasard.

Au loin, on devinait l'océan bouger lentement dans son mouvement perpétuel de marées basses et de marées hautes faisant fi des manœuvres des bateliers ou des pollueurs de tous les horizons.
 Le bras se remuant car un doigt voulait gratter une partie du front : la racine d'un CIL qui vint de quitter sa place, une fois pour toute, de sous le sourcil droit. Tout le corps - frémissant  dans un mouvement imperceptible - acquiesça le geste du doigt gratteur.

 Un bonheur cutané dont on ne pouvait se passer quelque ait été la situation.


L'oreille perçut le passage d'une brise à travers les feuillages touffus du tilleul centenaire d'en face, un sifflement au timbre triste - tel celui du train : "Le Minuit-Express". Le bruissement aigu des feuilles et le son de la brise qui les traversait ne pouvait qu'évoquer le sifflement infernal de ce train-là !
Le souvenir, l'évocation, l'association des idées donnèrent à l'instant la teinte qu'il fallait, procurèrent au moment la musique d'accompagnement qui y allait.
Ainsi fut née la sonate du Crépuscule et la muse souffla dans les Cors ; sur la feuille lactée ou lactescente et inerte naquit la Parole et l'inspiration joua avec l'orchestre des mots le morceau sublime de la musique éternelle de cette Nouvelle dans sa brièveté incommensurable.

Abdelmalek Aghzaf, Lakhsass, Souss Draà, le 10/4/2013.




mercredi 20 février 2013

Moyen-Atlas & Fes un même ittinéraire: Nouvelle et conte du Moyen Atlas,

Moyen-Atlas & Fes un même ittinéraire: Nouvelle et conte du Moyen Atlas,

Nouvelle et conte du Moyen Atlas,


                     

                 Contes et nouvelle du Moyen Atlas Contents :
                                   Oumedda, l'infortuné


          En hommage à Boussetta Omar, en souvenir d'une grande générosité. 

   Les années de plomb avaient bien touché la nation de long en large. Beaucoup de familles connurent profondément, plus que l'humiliation, les exactions de toutes sortes. Une vraie oppression sans pareil avec le sens même du terrorisme le plus fanatique où l'appareil de l'État jouait un de ces rôles les plus sinistres, marquant pour longtemps aussi bien des individus simples que des familles à notoriété locale, régionale et historique, que des tribus toutes entières se rappelleront toujours.
    Certains parlèrent même d'un génocide caractérisé et systématique.
    Ainsi les Aït Khouya, à El Borj, à l'entrée de Khénifra connurent les plus difficiles années soixante dix du siècle passé et payèrent un des lourds tributs, en terre et en hommes(hommes, femmes, enfants) non pas pour leur soulèvement contre le pouvoir Makhzénien mais surtout parce qu'ils prêtèrent main forte aux acolytes armés d'Al Basri, prenant comme fief de leur "Révolution" à la Che Guevara, le Moyen Atlas.
    Les Aït Khouya, tribu des Zayans, étaient connus de tout temps pour leur courage, leur témérité et leur forte résistance contre la pacification française. Ils étaient de farouches combattants. Les plus redoutés de tous ceux qui participèrent à la fameuse bataille de "El Hri" Ils faisaient partie de l'armée de libération jusqu'en 1958.
    Oumedda était l'un de ses grands chefs charismatiques qui finit par être enrôlé, à ce titre, par les "Basristes", pour sa connaissance particulière de la montagne et pour son expérience de la guérilla. Le mal fut fait, quand quelques décennies après le retour de Mohamed V de l'exil forcé et l'avènement de l'indépendance, le bruit des armes se fit entendre tout le long des forêts de chênes et de cèdres du Moyen Atlas, surtout autour du lac "Aglmam Aziza".
    C'étaient les années dures du règne du feu Hassan II.
    Khénifra et sa région devinrent zone militaire. On pourchassait les "infiltrés" armés du pays voisin, l'Algérie, de Oujda à Marrakech, à travers les reliefs très accidentés. Dans les bourgades du piémont, on organisait des groupes de rabattage de maison en maison, chaque famille devait présenter un volontaire, l"Amzzough" , en berbère, ou la'"Ouedniya", en arabe, ou encore "Tahyyaht", ou la battue, comme lors de la chasse collective au sanglier.
    À Aït Khouya, on vidait les mansardes et les tentes berbères manu militari, on envoyait les hommes, les femmes, moins jeunes, plus jeunes. Tous, sans aucune exception, à un quartierr spécial, à la prison Sidi Saïd, à Meknes, ou on les engouffrait dans des hangars, dans la faim et le froid,en attendant les ordres d'en haut qui tardaient toujours de venir.
    C'était, en quelque sorte, couper les "Révolutionnaires" de leur bases arrières. Très souvent, en plus des vols très fréquents, à basse altitude, des hélicoptères militaires, la panique générale gagnait le souk de la capitale des Zayans, on allait jusqu'à prétendre même l'existence d'une bombe à l'unique salle de cinéma de la région, "l'Atlas". Alors, on l'évacuait, on voyait des bataillons de soldats escalader la "Table Zayan", plateau au nord- est de la cité rouge.
    On ne se sentait en sécurité qu'une fois, autour du Kanoun ( ou braséro ), la porte de la maison fermée à trois tours, échangeant des informations ou des nouvelles du jour, ni bien fondées, ni véridiques, ni complètes, c'était par ouï-dire, de bouche à oreilles. Tout le monde informait en catimini tout le monde, tout le monde ne disait pas la Vraie " vérité" par peur de tomber en représailles des uns ou des autres. Il n'y avait pas de journaux ou ils étaient rares. La radio et la télévision étaient bien ailleurs. Quand on avait quelques informations -toujours - en compte - gouttes, c'était de la bouche même des victimes ou d'un parent éloigné ou intouchable !
    Pour longtemps, les familles des Aït Khouya furent contraintes au silence des morts. Bien plus tard, une information tomba, un jour de ces années d'insouciance totale, entre les inter-lignes footballistiques qu'un certain Oumedda mourut de mort naturelle, quelque part, en terre d'exil, en Algérie, loin de sa terre, de sa tribu et de sa famille.
    Bien des années, après le discours de Mohamed VI, à Ajdir, autour de la culture et de la langue Tamazight, que certaines langues commencèrent à se délayer. C’étaient quelques vieilles personnes, encore vivantes, attendant l’heure fatidique de rendre l’âme, qui relatèrent la triste et malheureuse épopée comme unique legs ultime et légitime d’une génération passée. 
     Pour le compte de qui? Pour quelle raison?
    On n’en savait rien, toujours est-il que les eaux d’Oum Errabia continuaient leur cours, de méandres en méandres, de El Borj à Khénifra, serpentant vallées et plaines, emportant les tristes souvenirs, pour enfin les ensevelir au fond des abysses de l’Atlantique . 


         Aghzaf Abdelmalek,
                    Fès, le 17/02/2013. 

     

Nouvelle : À chacun son Dieu, Bouchraà a le sien




 Ce jour-là, en pleine cuite nocturne, Bouchraà insulta la bouteille de vin à moitié vide et de son crachat saliva le "Chaud Soleil".
 Il décida subitement de finir avec l'alcool et d'aller à la Mecque, laver ses os avec de l'eau bénite de "Zamzam" des péchés qui auraient collé à son corps et souillé son âme. Lui, qui avait délaissé sa femme et ses six enfants pour épouser la bouteille et enlasser les filles de joie dont il se lia en mariage -éphémère - quelques unes, par coup de foudre ou par ce plaisir insatiable de la bonne chair, du vin et du bonheur charnel,...
  Aujourd'hui, il décida d'en finir avec toute cette débauche et retrouver enfin la voie du repentir.
  On lui organisa une de ces fêtes fastes et grandioses où les tribus des Marmoucha y participèrent avec leurs tentes, tapis, folklore, chants et danses l"Ahidouss".
   C'est dire qu'ils fêtaient un notable(chef des forestiers!) Doublé d'un des leurs, puisque Bouchraà descendait des tribus d'Azrou.
   On monta deux grandes tentes"Zayanes", l'une pour les notables et les officiels, l'autre pour le petit peuple.
   Ainsi, on pouvait bien profiter des chants, des danses et ,...du Whisky, dans l'une et dans l'autre, se prosterner devant les litanies ressassées des "Tolbas" récitant la parole divine du Saint Coran, à longueur de la fête des trois jours. Il y avait deux groupes qui se relayaient indéfiniment, pour ainsi finir les cent quatorze "Sourates" du Coran. La "Salka" comme on disait.
  Pour le simple passant observateur, il y avait là comme qui dirait une sorte d'image métaphorique de la vie sur terre et celle de l'outre tombe ! On pensait aux plaisirs d'ici-bas et on avait, quand même un regard sur l'au-de-là...
   Les ans passèrent, on perdit de vue L'Hadj Bouchraà, quand un jour, alors qu'un ami intime à lui, se promenant au boulevard Mohamed v, à Fès, le rencontra et l'invita à prendre un café à la terrasse de "La Renaissance". Seulement, à sa surprise, il se laissa inviter à prendre un pot au bar-restaurant "La Chope".
   La surprise fut plus grande quand Bouchraà "L'Hadj" demanda :
   -Un double Whisky, pour moi !
   -Et alors, l'Hadj, tu as bien fait le pèlerinage et maintenant tu reviens à l'alcool?!?
   -Oh, tu sais, mon cher ami, moi, je suis allé à la Mecque rendre à Dieu ce qui appartient à Dieu. Comme ça, maintenant, je suis plutôt libre comme le vent de l'Atlas.
   Reprenant son périple de fêtard, il ne ratait jamais les occasions d'une orgie dionysiaque ou de nuits bacchanales chez les filles de joie bacchantes, un peu partout dans les villages de l'Atlas, jusqu'au jour où il rendit l'âme, abdiquant, enfin à la force et à la loi inéluctable de la vie et de la mort sur terre.
   En effet, il y a une fin à toute chose, bonne ou mauvaise!
     
        Abdelmalek Aghzaf  Fès, le 14/02/2013
                                                             Pour la Saint Valentin!