Nouvelle et conte du Moyen Atlas,


                     

                 Contes et nouvelle du Moyen Atlas Contents :
                                   Oumedda, l'infortuné


          En hommage à Boussetta Omar, en souvenir d'une grande générosité. 

   Les années de plomb avaient bien touché la nation de long en large. Beaucoup de familles connurent profondément, plus que l'humiliation, les exactions de toutes sortes. Une vraie oppression sans pareil avec le sens même du terrorisme le plus fanatique où l'appareil de l'État jouait un de ces rôles les plus sinistres, marquant pour longtemps aussi bien des individus simples que des familles à notoriété locale, régionale et historique, que des tribus toutes entières se rappelleront toujours.
    Certains parlèrent même d'un génocide caractérisé et systématique.
    Ainsi les Aït Khouya, à El Borj, à l'entrée de Khénifra connurent les plus difficiles années soixante dix du siècle passé et payèrent un des lourds tributs, en terre et en hommes(hommes, femmes, enfants) non pas pour leur soulèvement contre le pouvoir Makhzénien mais surtout parce qu'ils prêtèrent main forte aux acolytes armés d'Al Basri, prenant comme fief de leur "Révolution" à la Che Guevara, le Moyen Atlas.
    Les Aït Khouya, tribu des Zayans, étaient connus de tout temps pour leur courage, leur témérité et leur forte résistance contre la pacification française. Ils étaient de farouches combattants. Les plus redoutés de tous ceux qui participèrent à la fameuse bataille de "El Hri" Ils faisaient partie de l'armée de libération jusqu'en 1958.
    Oumedda était l'un de ses grands chefs charismatiques qui finit par être enrôlé, à ce titre, par les "Basristes", pour sa connaissance particulière de la montagne et pour son expérience de la guérilla. Le mal fut fait, quand quelques décennies après le retour de Mohamed V de l'exil forcé et l'avènement de l'indépendance, le bruit des armes se fit entendre tout le long des forêts de chênes et de cèdres du Moyen Atlas, surtout autour du lac "Aglmam Aziza".
    C'étaient les années dures du règne du feu Hassan II.
    Khénifra et sa région devinrent zone militaire. On pourchassait les "infiltrés" armés du pays voisin, l'Algérie, de Oujda à Marrakech, à travers les reliefs très accidentés. Dans les bourgades du piémont, on organisait des groupes de rabattage de maison en maison, chaque famille devait présenter un volontaire, l"Amzzough" , en berbère, ou la'"Ouedniya", en arabe, ou encore "Tahyyaht", ou la battue, comme lors de la chasse collective au sanglier.
    À Aït Khouya, on vidait les mansardes et les tentes berbères manu militari, on envoyait les hommes, les femmes, moins jeunes, plus jeunes. Tous, sans aucune exception, à un quartierr spécial, à la prison Sidi Saïd, à Meknes, ou on les engouffrait dans des hangars, dans la faim et le froid,en attendant les ordres d'en haut qui tardaient toujours de venir.
    C'était, en quelque sorte, couper les "Révolutionnaires" de leur bases arrières. Très souvent, en plus des vols très fréquents, à basse altitude, des hélicoptères militaires, la panique générale gagnait le souk de la capitale des Zayans, on allait jusqu'à prétendre même l'existence d'une bombe à l'unique salle de cinéma de la région, "l'Atlas". Alors, on l'évacuait, on voyait des bataillons de soldats escalader la "Table Zayan", plateau au nord- est de la cité rouge.
    On ne se sentait en sécurité qu'une fois, autour du Kanoun ( ou braséro ), la porte de la maison fermée à trois tours, échangeant des informations ou des nouvelles du jour, ni bien fondées, ni véridiques, ni complètes, c'était par ouï-dire, de bouche à oreilles. Tout le monde informait en catimini tout le monde, tout le monde ne disait pas la Vraie " vérité" par peur de tomber en représailles des uns ou des autres. Il n'y avait pas de journaux ou ils étaient rares. La radio et la télévision étaient bien ailleurs. Quand on avait quelques informations -toujours - en compte - gouttes, c'était de la bouche même des victimes ou d'un parent éloigné ou intouchable !
    Pour longtemps, les familles des Aït Khouya furent contraintes au silence des morts. Bien plus tard, une information tomba, un jour de ces années d'insouciance totale, entre les inter-lignes footballistiques qu'un certain Oumedda mourut de mort naturelle, quelque part, en terre d'exil, en Algérie, loin de sa terre, de sa tribu et de sa famille.
    Bien des années, après le discours de Mohamed VI, à Ajdir, autour de la culture et de la langue Tamazight, que certaines langues commencèrent à se délayer. C’étaient quelques vieilles personnes, encore vivantes, attendant l’heure fatidique de rendre l’âme, qui relatèrent la triste et malheureuse épopée comme unique legs ultime et légitime d’une génération passée. 
     Pour le compte de qui? Pour quelle raison?
    On n’en savait rien, toujours est-il que les eaux d’Oum Errabia continuaient leur cours, de méandres en méandres, de El Borj à Khénifra, serpentant vallées et plaines, emportant les tristes souvenirs, pour enfin les ensevelir au fond des abysses de l’Atlantique . 


         Aghzaf Abdelmalek,
                    Fès, le 17/02/2013. 

     

Nouvelle : À chacun son Dieu, Bouchraà a le sien




 Ce jour-là, en pleine cuite nocturne, Bouchraà insulta la bouteille de vin à moitié vide et de son crachat saliva le "Chaud Soleil".
 Il décida subitement de finir avec l'alcool et d'aller à la Mecque, laver ses os avec de l'eau bénite de "Zamzam" des péchés qui auraient collé à son corps et souillé son âme. Lui, qui avait délaissé sa femme et ses six enfants pour épouser la bouteille et enlasser les filles de joie dont il se lia en mariage -éphémère - quelques unes, par coup de foudre ou par ce plaisir insatiable de la bonne chair, du vin et du bonheur charnel,...
  Aujourd'hui, il décida d'en finir avec toute cette débauche et retrouver enfin la voie du repentir.
  On lui organisa une de ces fêtes fastes et grandioses où les tribus des Marmoucha y participèrent avec leurs tentes, tapis, folklore, chants et danses l"Ahidouss".
   C'est dire qu'ils fêtaient un notable(chef des forestiers!) Doublé d'un des leurs, puisque Bouchraà descendait des tribus d'Azrou.
   On monta deux grandes tentes"Zayanes", l'une pour les notables et les officiels, l'autre pour le petit peuple.
   Ainsi, on pouvait bien profiter des chants, des danses et ,...du Whisky, dans l'une et dans l'autre, se prosterner devant les litanies ressassées des "Tolbas" récitant la parole divine du Saint Coran, à longueur de la fête des trois jours. Il y avait deux groupes qui se relayaient indéfiniment, pour ainsi finir les cent quatorze "Sourates" du Coran. La "Salka" comme on disait.
  Pour le simple passant observateur, il y avait là comme qui dirait une sorte d'image métaphorique de la vie sur terre et celle de l'outre tombe ! On pensait aux plaisirs d'ici-bas et on avait, quand même un regard sur l'au-de-là...
   Les ans passèrent, on perdit de vue L'Hadj Bouchraà, quand un jour, alors qu'un ami intime à lui, se promenant au boulevard Mohamed v, à Fès, le rencontra et l'invita à prendre un café à la terrasse de "La Renaissance". Seulement, à sa surprise, il se laissa inviter à prendre un pot au bar-restaurant "La Chope".
   La surprise fut plus grande quand Bouchraà "L'Hadj" demanda :
   -Un double Whisky, pour moi !
   -Et alors, l'Hadj, tu as bien fait le pèlerinage et maintenant tu reviens à l'alcool?!?
   -Oh, tu sais, mon cher ami, moi, je suis allé à la Mecque rendre à Dieu ce qui appartient à Dieu. Comme ça, maintenant, je suis plutôt libre comme le vent de l'Atlas.
   Reprenant son périple de fêtard, il ne ratait jamais les occasions d'une orgie dionysiaque ou de nuits bacchanales chez les filles de joie bacchantes, un peu partout dans les villages de l'Atlas, jusqu'au jour où il rendit l'âme, abdiquant, enfin à la force et à la loi inéluctable de la vie et de la mort sur terre.
   En effet, il y a une fin à toute chose, bonne ou mauvaise!
     
        Abdelmalek Aghzaf  Fès, le 14/02/2013
                                                             Pour la Saint Valentin!

lundi 4 février 2013

Nouvelle

Title : Coeur Florissant

Category : Conte/nouvelle

    Il était une fois un roi qui avait quatre épouses. Il aimait beaucoup la quatrième et faisait tout pour la satisfaire, alors que pour sa troisième femme même s'il l'aimait aussi, il pressentait toujours qu'elle allait le délaisser pour un autre homme...
    La deuxième femme était d'une gentillesse incomparable et lui était très serviable, tandis que la première épouse même si elle tenait à servir son époux et à faire tout ce qu'elle pouvait pour lui plaire, sa majesté ne faisait que l'ignorer et semblait la délaisser complètement...
  
   Un jour, ce roi tomba malade, et comme il sentait que le moment de la fin s'approchait, il commença à réfléchir, puis à un moment donné, il fit appel à chacune des quatre épouses, afin de reconnaître celle qui accepterait d’accomplir son ultime vœux.
   Commençant par sa quatrième femme, le roi dit: Toi, ma chérie, je t'ai aimée plus que les autres épouses, je t'ai bien servie durant toute ma vie..., acceptes-tu de m'accompagner dans mon tombeau? Elle lui répondit : Impossible, je suis encore si jeune, moi ! Et elle partit sans aucune explication, ni compassion.
    Alors, le roi avait fit appel à sa troisième épouse pour savoir si celle-ci acceptait le fait d'achever sa vie éphémère avec lui et faire son voyage ultime à l'au-delà, vers l'éternité absolue...
    Mais encore cette fois, la réponse était pareille à la précédente, pire encore, puisque cette épouse voulait continuer le reste de sa vie avec un autre homme, exactement comme le roi devinait avant...
   Malgré cette déception suprême et ce comportement inattendu de ces épouses, le roi ne perdit l'espoir d'avoir parmi ses épouses, au moins une, qui accepterait sa demande si extraordinaire. Il fit ainsi appel à la deuxième femme. Laquelle épouse qui était toujours près de lui, et l'écoutait plus attentivement.
   Alors, cette fois, la réponse fut, en quelque sorte, moins douloureuse que les autres précédentes, puisque cette épouse était si intelligente au point qu'elle s'excusa d'abord au roi de ne pouvoir accomplir sa demande. En revanche, elle pensa qu'elle pouvait au moins accompagner l'auguste souverain, son bien-aimé, pendant son enterrement et suivre ses funérailles afin de lui faire ses adieux en posant des fleurs rouges sur son tombeau, comme signe du grand amour qu'elle portait pour lui.
   Cependant, le roi fut affligé à cause du reniement affreux de ses trois épouses.
   Soudain, une voix vint de la grande salle du Harem,répliquant :
    - Moi, je te suivrai au tombeau, nous mourons ensemble et je serais avec toi là où tu irais…
    Le roi se retourna brusquement pour découvrir l’identité de cette voix qui vint faire renaître son espoir, après sa profonde déception et déchirante affliction. Cette personne n’était autre que sa première épouse toute laide, chétive et maladive à cause de l’ignorance de ce roi et de sa malveillance envers elle.
   Envahi par le labyrinthe des sentiments de regret, de honte et de remord. le roi mourut et laissa derrière lui une histoire mythique.
   Elle porte toujours l’énigme de la vie humaine, à savoir la signification symbolique de ces quatre épouses, dont la quatrième reflètera bien le corps humain, avec ses plaisirs et ses désirs charnels et avec quel courage ! , que chacun de nous cherche toujours à les assouvir tous, sans aucun doute ni crainte.
    Alors que la troisième épouse était tout ce que nous possédons (or,argent,terres, immeubles…) durant notre vie et qui, immédiatement, change de propriétaire dès notre mort, ensuite, la deuxième épouse était à la fois nos parents, nos frères, nos soeurs, ainsi que nos fidèles ami(e) s que nous trouvons toujours à côté de nous dans la bonne et la mauvaise fortune et qui sont présentes, même, aux funérailles pour nous faire leurs adieux.
   Tandis que la première épouse reflète la seule chose qui accompagnera chaque Homme dans son tombeau et qui ne peut être que ses bonnes actions faites durant toute sa vie vécue, avec son bien et son mal…
   Ainsi, après avoir lu l’histoire de ce roi aveuglé par son attachement aux désirs matériels au contraire des bienfaits et la mauvaise image de ses actions, vous pouvez au moins vous interroger sur l'État de votre propre compagnon, afin de voir la réalité de vos actions ici-bas ?! .....et ce qui vous attend....là-bas !

                            Nejma Aghzaf. Le 25/8/2008 à Fès.
                            Created : 2012-12-26 10:36:22
                            Edited : 2012-12-27 10:49:27
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vendredi 1 février 2013

Nouvelle : scènes du village


Nouvelle et chronique de voyage :

Scènes du village

    Ce matin, du 31/01/2013, Un jeudi, jour du Souk Zghira Bni Rabiaa, au-dessus du barrage Al Wahda, dont nous pouvions contempler la beauté et la grandeur, on dirait bien une mer.
    Avec le soleil qui se levait lentement, sur la surface, contiguë à la mince route traversant le village, sur une pente douce, s’installaient les tentes de différentes formes, les marchands déballaient les gros sacs en fibre de leurs marchandises.
    À cette heure très matinale, la vie commençait à animer la place, les gens s’affairaient à la préparation d’un jour de marché hebdomadaire avec des gestes habituels. Ici, se rassemblaient tous les habitants des régions avoisinantes. On y venait à dos d’animaux de somme ou à pieds ou prenant ces camionnettes (Mercedes 207,…), les seuls moyens de transport, en vigueur encore aujourd’hui.
    La campagne, de l’autre côté du Souk, une colline d’oliveraies donnait au paysage toute une couleur pittoresque, sous un ciel bleu et serein de fin Janvier. L’accoutrement des femmes était des plus singuliers, toutes ou presque, portaient, nouée autour du bassin, une sorte de longue serviette en coton artificiel, rayée en rouge et en blanc jaunâtre, certaines portaient une “Taraza”, sorte de chapeau en paille, en guise de parasol. Elles étaient bien couvertes, du foulard aux chaussettes. Sur le visage, les signes bien marqués du dur labeur qu’elles devaient assumer à la campagne.
   Les signes non-trompeurs de la difficile condition des femmes dans le milieu rural!
   La plupart des hommes portaient des djellabas aux couleurs fades, en enfouissant leur tête dans les capuchons, bien que le soleil ait été déjà levé et qu’une température tempérée régnait.
   À la terrasse du Café où je m’installai, je pouvais profiter d’une vue imprenable de la mince route qui descendait, traversant, le petit village et du Souk, installé là- peut-être avant la construction du Collège où travaillait ma fille en tant que professeur de français, depuis deux ans déjà.
   Vers le coup de midi, la chaleur monta d’un cran, les gens commencèrent à affluer en grand nombre sur le souk qui devenait au fur et à mesure une sorte de lieu de pèlerinage où les gens et les bêtes,- que des ânons (les bourricots de petite taille qui se ressemblaient tous!), se côtoyaient, des différents côtés du marché.
    Soudain, comme si on avait secoué une fourmilière, une foule se précipita, en courant derrière un jeune homme : voleur à la tire qui ne fut rattrapé qu’à la sortie du souk, d'en dessous des oliviers de la colline d’en face.
    On le ramena et l’attroupement se gonfla de plus en plus de badauds et de curieux, mais surtout de personnes criant, gesticulant et vindicatives, elles ne cessaient d’asséner des coups de poings et des gifles de partout au petit délinquant.
    Les yeux hagards, il tentait de s’agripper aux vêtements d’un personnage -représentant des autorités locales, peut-être, - pour ainsi fuir une scène de lynchage collectif ou une sorte de tribunal populaire !
    On finit par engouffrer l’infortuné dans une Mercedes Benz 207 Orange, afin, sans aucun doute, de le ramener au Centre de Gendarmerie sis près du Barrage, à quelques kilomètres de là.


    Abdelmalek Aghzaf

Notes de voyage : Scènes du village.


Notes de voyage :
Scènes du village

Ce matin, du 31/01/2013,
Un jeudi, jour du Souk Zghira Bni Rabiaa, au-dessus du barrage Al Wahda, dont nous pouvions contempler la beauté et la grandeur, on dirait bien une mer.
Avec le soleil qui se levait lentement, sur la surface, contiguë à la mince route traversant le village, sur une pente douce, s’installaient les tentes de différentes formes, les marchands déballaient les gros sacs en fibre de leurs marchandises.
À cette heure très matinale, la vie commençait à animer la place, les gens s’affairaient à la préparation d’un jour de marché hebdomadaire avec des gestes habituels. Ici, se rassemblaient tous les habitants des régions avoisinantes. On y venait à dos d’animaux de somme ou à pieds ou prenant ces camionnettes(Mercedes 207,…), les seuls moyens de transport, en vigueur encore aujourd’hui.
La campagne, de l’autre côté du Souk, une colline d’oliveraies donne au paysage toute une couleur pittoresque, sous un ciel bleu et serein de fin Janvier.
L’accoutrement des femmes est des plus singuliers, toutes ou presque, portaient, nouée autour du bassin, une sorte de longue serviette en coton artificiel, rayée en rouge et en blanc jaunâtre, certaines portaient une “Taraza”, sorte de chapeau en paille sur le foulard, en guise de parasol. Elles étaient bien couvertes, du foulard aux chaussettes. Sur le visage, les signes bien marqués du dur labeur qu’elles devaient assumer à la campagne. Les signes non-trompeurs de la difficile condition des femmes dans le milieu rural.
La plupart des hommes portaient des djellabas aux couleurs fades, en enfouissant leur tête dans les capuchons, bien que le soleil ait été déjà levé et qu’une température tempérée régnait.
À la terrasse du Café où je m’installai, je pouvais profiter d’une vue imprenable de la mince route qui descendait, traversant, le petit village et du Souk, installé là- peut-être- avant la construction du Collège où travaillait ma fille en tant que professeur de français, depuis deux ans déjà.
Vers le coup de midi, la chaleur monta d’un cran, les gens commencèrent à affluer en grand nombre sur le souk qui devenait au fur et à mesure une sorte de lieu de pèlerinage où les gens et les bêtes ,- que des ânons ( les bourricots de petite taille qui se ressemblaient tous!), se côtoyaient, des différents côtés du marché.
Soudain, comme si on avait secoué une fourmilière, une foule se précipita, en courant derrière un jeune homme : voleur à la tire qui ne fut rattrapé qu’à la sortie du souk, sous les oliviers de la colline d’en face. On le ramena et l’attroupement se gonfla de plus en plus de badauds et de curieux, mais surtout de personnes criant, gesticulant et vindicatives, elles ne cessaient d’asséner des coups de poings et de gifles de partout au petit délinquant . Les yeux hagards, il tentait de s’agripper aux vêtements d’un personnage -représentant des autorités locales, peut-être, - pour ainsi fuir une scène de lynchage collectif ou une sorte de tribunal populaire ! On finit par engouffrer l’infortuné dans une Mercedes Benz 207 Orange, afin, sans aucun doute, de le ramener au Centre de Gendarmerie sis près du Barrage, à quelques kilomètres de là.

Abdelmalek Aghzaf